Un pas de plus vers une résidence pour aînés nouveau genre à Sayabec
Avec ce projet, différents organismes souhaitent offrir un milieu de vie accessible pour toutes les personnes en perte d'autonomie. (Photo d'archives)
Photo : Getty Images / LSOphoto
La Municipalité de Sayabec planche sur un projet pilote de nouvelle résidence « innovante » pour les personnes âgées en perte d’autonomie.
L’objectif est de construire un immeuble qui pourrait contenir une quarantaine de chambres, où il y aurait des services qui pourraient répondre aux besoins de ces personnes.
Ce projet fait partie de la démarche de la recherche-action Bien vieillir chez soi du Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent, qui vise à la rétention des aînés dans leur communauté jusqu’en fin de vie.
Pour le maire de Sayabec, Marcel Belzile, il s’agit d’un besoin essentiel pour la communauté depuis la fermeture de deux résidences pour aînés importantes dans la région.
On fait différent parce qu’on veut avoir les mêmes droits qu’ailleurs pour maintenir nos aînés chez eux, avec leurs familles, leurs enfants et leurs petits-enfants, puis garder notre beau monde chez nous
, soutient-il.
Le maire de Sayabec, Marcel Belzile (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Recherche et consultation
Ce projet pilote est également un projet de recherche d’une durée de trois ans. Il y a près d’un an, une consultation a été réalisée auprès d’une cinquantaine de personnes âgées dans le but de recueillir les préférences des futurs usagers.
- Ailleurs sur info Feux : pas de retour à la maison dans les prochains jours pour les évacués de Fort Nelson
- Ailleurs sur info Hommage au défunt homme d’affaires Arthur Irving à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick
- Ailleurs sur info Nouvelle-Calédonie : 600 gendarmes pour « reprendre » la route de Nouméa à l’aéroport
Accorder une plus grande place aux proches aidants, proposer une alimentation de qualité, ainsi qu’assurer des soins qui évoluent afin d’éviter des déménagements aux aînés font notamment partie des points qui sont ressortis de cette consultation.
Les personnes nous ont surtout nommé qu’elles souhaitaient être contributives à la communauté, être actives dans leur milieu, même si c’est un milieu de vie pour les personnes en perte d’autonomie
, explique la chercheuse pour le Centre de recherche sociale appliquée (CRSA) Marie-Pier St-Louis, impliquée dans le processus de consultation et de recherche.
Ça nous demande de penser autrement, de penser l’approche et l’offre de soins pour permettre à ces personnes d’être actives et contributives dans leur milieu.
Mme St-Louis indique que, pour ce faire, ils veulent permettre aux commerces ainsi qu’à la population de venir dans la résidence.
On veut créer des ponts et créer des liens, et ça, c’est vraiment la recherche qui permet d’aller plus loin dans cette perspective-là, qui a été identifiée comme importante par les personnes aînées qu’on a rencontrées
, fait-elle valoir.
Marie-Pier St-Louis soutient que cette résidence se veut accessible pour les gens à faible revenu. C’est l’une des particularités de ce projet
, explique-t-elle. C’est un continuum de services dans un milieu de vie dynamique […], mais à prix accessible pour tous
, ajoute la chercheuse.
Ce n’est pas un milieu hospitalier. C’est vraiment une résidence où les gens vont vivre chez eux, mais avec une offre de soins jusqu’à leur fin de vie
, résume Marie-Pier St-Louis.
La nouvelle résidence pour aînés de Sayabec est évaluée entre 10 et 20 millions de dollars. Pour obtenir le financement, les différents organismes qui participent au projet, dont le CRSA, souhaitent créer des liens entre certains ministères provinciaux.
Marcel Belzile espère que le projet inspirera d’autres municipalités de la province.
En même temps qu’on fait toute la recherche puis l’expertise pour avoir quelque chose d’innovant et transposable ailleurs, on module constamment pour aller chercher les meilleurs éléments possible qui sont innovants. On en est même rendus à réfléchir également sur la télémédecine, la télésanté, ces choses-là
, termine M. Belzile.
Avec la collaboration de Kevin Duquette-Goulet