Le professeur en travail social à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et président de La Piaule de Val-d'Or espère un investissement massif en logements de la part des gouvernements provincial et fédéral pour éviter que le phénomène d'itinérance s'accentue.
Invité à réagir sur la situation de l’itinérance à Rouyn-Noranda, Stéphane Grenier dit comprendre les problèmes soulevés par des commerçants du centre-ville. Ces derniers participaient mercredi soir à une soirée d’information avec des intervenants du CISSS, de la Sûreté du Québec et des représentants de l’organisme la Maison du Soleil levant. Certains ont demandé à ce que le refuge soit déplacé.
C’est vraiment la crise du logement qui rend inabordable, inaccessible, des sites pour ces personnes itinérantes là. Ils occupent l’espace urbain de façon constante et dérangeante. C’est ça qu’il faut régler. Sinon, on les aide momentanément. On les garde au chaud, on les garde au sec, on les nourrit, mais on est incapables de les faire sortir de la rue
, décrit-il.
L'intervention et les campements
Pour Stéphane Grenier les interventions communautaires et la cohabitation entre les commerçants et les usagers sont importantes, mais la solution à long terme est la construction de logements abordables. Il croit d’ailleurs qu’il y a plus de services mis en place à Val-d’Or pour aider les personnes en situation d’itinérance qu’à Rouyn-Noranda.
Il rappelle que La Piaule peut aider plus de 100 personnes. Mercredi, 48 personnes utilisaient les services de la Maison du Soleil levant.
On a une nouvelle jurisprudence depuis moins d’un an au Canada qui fait que si un site est incapable d’offrir du logement pour tout le monde, il faut tolérer les campements. À Val-d’Or, j’ai encore les moyens de ne pas tolérer les campements urbains parce qu’on peut leur offrir autre chose. Mais à Rouyn-Noranda, vu la saturation des services de la Maison du Soleil levant, s’il y avait des campements urbains, je serais probablement le premier à les défendre aux yeux des jurisprudences canadiennes en la matière
, dit-il.