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- La génération « Yes, no toaster » -

La plupart des jeunes Québécois savent à peine comprendre et parler l’anglais à la fin du secondaire. Ils ont pourtant étudié l’anglais pendant neuf ans. Comment expliquer cela? Une équipe d’Enjeux s’est rendue dans plusieurs écoles du Québec pour constater que l’enseignement de l’anglais souffre de plusieurs maux.

À quoi ça sert, l’anglais?

Audrey de Montigny
« Je croyais que les cours d’anglais ne me serviraient jamais à rien », avoue la chanteuse québécoise Audrey de Montigny. La jeune femme s’est rendu compte de ses graves lacunes en anglais lors de sa participation à l’émission Canadian Idol, en 2003, à Toronto. Elle ne comprenait rien de ce qui se disait. Pourtant, cette étudiante de 3e secondaire avait complété six années de cours d‘anglais.

L’équipe d’Enjeux a rencontré sa professeure d’anglais, à l’école Havre-Jeunesse, à Sainte-Julienne. Myriam Provost n’est pas surprise de la piètre performance de son élève en anglais. Aujourd’hui elle reconnaît qu’à peine deux ou trois de ses élèves réussiraient à se débrouiller à Toronto. La professeure diplômée en anglais langue seconde enseigne cette matière depuis 12 ans. Elle raconte qu’elle se bute à bien des embûches, dont les niveaux inégaux des élèves. Et dans ses cours, elle ne parle pas tout le temps en anglais.

Combien d’heures pour être bilingue?

La classe de Brigitte Blouin
Brigitte Blouin, elle, insiste pour toujours parler en anglais dans sa classe. Elle travaille avec des élèves de 5e secondaire dans la plus grosse polyvalente au Québec, à Saint-Jérôme. Cette diplômée en enseignement de l’anglais croit que ses élèves vont à peine arriver à se débrouiller en anglais. Pour être fonctionnel en anglais – sans être bilingue –, il faut un minimum de 1200 heures d’enseignement, selon les recherches. Présentement, dans la plupart des écoles primaires et secondaires du Québec, les élèves reçoivent, en tout, 644 heures d’enseignement en anglais. La moitié de ce qu’il faut pour être fonctionnel. On parle d’une heure par semaine au primaire, et de deux heures par semaine au secondaire.

Lorsqu’ils arrivent au cégep, 40 % des jeunes doivent s’inscrire dans des classes de débutants en anglais langue seconde. Ils ont pourtant, pour la plupart, réussi l’examen final d’anglais de 5e secondaire du ministère de l’Éducation.

Les enseignants, une denrée rare

La classe de Mike Howden
Les écoles primaires et secondaires manquent désespérément d’enseignants. Pour la seule année académique en cours, il manque 150 enseignants. La pénurie est encore plus grande dans les régions éloignées, comme à Cabano, où notre équipe s’est rendue. À la polyvalente de Cabano, Mike Howden, un anglophone de l’Ontario, enseigne l’anglais sans diplôme. Il étudiait à l’Université du Québec à Rimouski pour enseigner la géographie et l’histoire en français, lorsque la commission scolaire lui a demandé d’arrêter son baccalauréat pour enseigner l’anglais. Le cas de Mike Howden n’est pas unique. Le ministère de l’Éducation a dû accorder, cette année, 114 tolérances d’engagement en anglais langue seconde. Une procédure qui permet à une personne non légalement qualifiée, d’enseigner la matière.

Cette grave pénurie d’enseignants ne semble pas près de se résorber. La relève est insuffisante. Il semble de plus en plus difficile d’attirer des candidats au baccalauréat en enseignement de l’anglais langue seconde. Et les commissions scolaires ne savent plus où donner de la tête, car, dès l’an prochain, les besoins seront encore plus grands, avec la réforme du ministère de l’Éducation. En effet, à compter de septembre, on commence à enseigner l’anglais dès la première année, au lieu de commencer en troisième année. Il faut maintenant trouver 645 enseignants.

Journaliste: Hélène Courchesne
Réalisateur: Léon Laflamme




 [Regardez le reportage (1re partie)]

 [Regardez le reportage (2e partie)]

 [Regardez le reportage (3e partie)]

Hyperliens
« Research Directions for Core French In Canada »
Article paru dans le journal de la University of Toronto Press - volume 49, no. 3, avril 1993

« Core French. A Curriculum and Ressource Guide for the Middle Level. 1995 »
Document du gouvernement de la Saskatchewan

« Anglais en première année: Fournier maintient le cap »
Nouvelle de Radio-Canada.ca - avril 2005

« Projet de modification au régime pédagogique. Le Conseil supérieur de l'éducation donne son aval, avec certaines réserves »
Communiqué du Conseil supérieur de l'éducation- avril 2005

« Modifications apportées au régime pédagogique. Un programme scolaire renouvelé pour la réussite des élèves du primaire et du secondaire »
Communiqué du ministère québécois de l'Éducation, du Loisir et du Sport - février 2005

Régime pédagogique de l'éducation préscolaire, de l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire
Ministère québécois de l'Éducation, du Loisir et du Sport





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