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ArchivesLa libération de Paris racontée par les journalistes de Radio-Canada

Des Parisiens brandissent des pancartes célébrant la libération de Paris le 25 août 1944.

Le 25 août 1944, les Parisiens célèbrent la libération de leur ville de l'occupation nazie.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

La libération de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale s’est déroulée entre le 19 et le 25 août 1944. Retour sur une importante étape de ce conflit grâce à nos correspondants.

La journée d’hier fut une journée d’apothéose. Jamais je n’ai vu une foule hurler aussi littéralement sa joie. Et dire qu’il y a deux semaines, fifres et tambours allemands se faisaient entendre encore au cœur de Paris.

Une citation de Marcel Ouimet, correspondant de guerre de Radio-Canada en France

Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé. Mais Paris, libéré.

Une citation de Extrait du discours du général de Gaulle de l’hôtel de ville de Paris, 25 août 1944

Une ville en liesse et qui remercie ses libérateurs

Les 25 et 26 août 1944, le correspondant de guerre de Radio-Canada Marcel Ouimet se trouve à Paris. Il assiste aux scènes de liesse de la foule parisienne après sa libération du joug nazi.

Son reportage radiophonique est diffusé sur les ondes de Radio-Canada le 27 août 1944.

Sur les Champs-Élysées,les Parisiens acclament leurs libérateurs.

Le peuple de Paris célèbre sa libération en août 1944.

Photo : Radio-Canada

Pendant neuf minutes, Marcel Ouimet décrit la joie des Parisiens.

Partout sur son passage, on acclame le chef de la France libre, le général Charles de Gaulle, qui a refusé l’occupation de son pays depuis 1940.

En plein milieu du reportage est insérée une captation exceptionnelle faite par des collègues de la Canadian Broadcasting Corporation, sur les Champs-Élysées.

On entend la foule entonner à pleins poumons l’hymne national français.

Puis, Marcel Ouimet poursuit son compte-rendu. Il parle de la messe d’Action de grâces solennelle du 26 août à la cathédrale Notre-Dame.

Cette messe, comme le rappelle le correspondant, s’est chantée sous les balles qui laissèrent imperturbable le général de Gaulle.

Marcel Ouimet mentionne aussi la reconnaissance du peuple de Paris envers ses libérateurs étrangers.

On remercie avec effusion les Canadiens et le correspondant promet d’apporter ces remerciements aux troupes canadiennes qui se trouvent en Normandie.

Dire que cette libération de Paris en août 1944 a failli ne pas avoir lieu.

La ville de Paris aurait pu n'être libérée que fin octobre 1944

En août 1944, les Américains ne veulent pas libérer Paris et décident de contourner la capitale française pour aller au plus vite livrer la guerre en sol allemand.

Une citation de Raymond Saint-Pierre

À l’été 1944, comme le rappelle le correspondant de Radio-Canada à Paris Raymond Saint-Pierre, libérer Paris n’était pas dans les plans du haut commandement des forces alliées. 

Ce fait, à première vue étonnant, le correspondant le rappelle dans un reportage soulignant le 50e anniversaire de la libération de Paris diffusé à l'émission Le Point le 25 août 1994.

Jean-François Lépine anime ce jour-là l’émission.

À partir du 19 août 1944, des milliers de Parisiens se joignent aux milices des Forces françaises de l’intérieur, la fusion des divers mouvements de la résistance et déclenchent une insurrection qui ne cesse de s’amplifier.

Mais le général de Gaulle, débarqué en Normandie le 20 août 1944, est cependant inquiet.

Si les Alliés ne changent pas leurs plans, affirme le général, les communistes prendront le pouvoir à Paris.

Et puis, Hitler a donné l’ordre au commandant des troupes allemandes, le général von Choltitz, de détruire Paris. Il peut exécuter cet ordre à tout moment.  

Le 22 août 1944, les événements se précipitent.

Le matin de cette journée-là, le commandant suprême des forces alliées, le général Eisenhower, autorise les troupes françaises du général Philippe Leclerc et une division américaine à se rendre à Paris.

Le premier blindé français n'atteint l’hôtel de ville de Paris que le 24 août au soir.

Le gros des troupes du général Leclerc n’arriveront que le lendemain. Elles prendront Paris guidées par sa population à travers des rues qu’elles connaissent mal.

Il y a un autre détail que relève le reportage de Raymond Saint-Pierre.

Un nombre considérable de Français des colonies d’Afrique et d’Espagnols constituaient les troupes du général Leclerc.

Ces Espagnols auparavant avaient fait partie des brigades internationales qui combattaient les fascistes durant la guerre d’Espagne quelques années plus tôt.

Le devoir de se souvenir

En 2004, les Français se souviennent par une grande célébration le 60e anniversaire de la libération de Paris comme le souligne la journaliste Josée Dupuis au Téléjournal du 25 août 2004 et animé par Bernard Derome.

La journaliste rappelle qu’ironiquement, c’est grâce au refus du général von Choltitz d’obéir à Hilter, qui voulait voir Paris détruit, que les célébrations peuvent se dérouler dans un cadre aussi grandiose.

Mais préserver Paris a-t-il été un choix délibéré de la part du général allemand?

Plusieurs sources historiques laissent entendre que von Choltitz a refusé d’obtempérer parce qu’il craignait que ses hommes soient massacrés par les Parisiens s’il annihilait la ville.

Le geste du responsable des communications de l’armée allemande, qui aurait retenu les télégrammes du Führer ordonnant la destruction de Paris, pourrait également expliquer l’inaction de l'officier allemand.

Ces commémorations du 25 août 2004 ont servi à honorer les résistants toujours vivants 60 ans après les événements.

Dans son discours, le président Jacques Chirac a exhorté les Français à ne jamais oublier leur sacrifice.

La libération de Paris a fait 1 500 morts du côté français, dont 500 civils. Il y a aussi eu 3 200 soldats allemands tués.

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