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ArchivesIl y a 75 ans avait lieu la libération d’Auschwitz

Image d'époque en noir et blanc de prisonniers dans un camp de concentration non identifié.

Le 27 janvier 1945, les soldats soviétiques libéraient le camp de concentration d'Auschwitz.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 27 janvier 1945, les soldats de l’armée soviétique libèrent le camp de concentration d’Auschwitz et ses prisonniers en Pologne.

Un crime qui dépasse l’entendement

Ce qu’ils y découvrent dépasse l’entendement. Ce qui s’est passé au camp d’Auschwitz (et dans les autres camps de concentration nazis) constitue un des plus grands crimes commis dans l’histoire de l’humanité.

Il faut rappeler les faits. De mai 1940 à janvier 1944, on évalue que plus d’un million 100 000 personnes, principalement des gens d’origine juive, ont été exterminées à Auschwitz.

Un lieu de mémoire

Il y avait 64 000 juifs à Cracovie en 1938. Aujourd’hui, il en reste un peu plus de 200.

Une citation de Raymond Saint-Pierre, 1995

Le 26 janvier 1995, à la veille du cinquantième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, Le Point présente une émission spéciale.

« Le Point », 26 janvier 1995

On y voit notamment un reportage très émouvant du journaliste Raymond Saint-Pierre. Il accompagne un groupe d’étudiants juifs de Montréal qui visite la Pologne. Rappelons qu'après la Seconde Guerre mondiale, 10 000 survivants de la Shoah sont venus vivre à Montréal. Avant la Shoah, plus de trois millions de juifs vivaient en Pologne.

Le point d’orgue du voyage des descendants de ces rescapés sera la visite du camp d’Auschwitz. Les adolescents visitent certains lieux, comme des synagogues, qui confirment la vitalité et l'importance de la culture juive en Pologne avant 1939.

Lors d'une soirée, une visite dans la vieille ville de Cracovie se passe mal. Les étudiants y voient avec consternation des figurines représentant des juifs. Plusieurs stéréotypes antisémites y sont représentés. Pour plusieurs, cela révèle qu’un fonds antisémitique existe toujours en Pologne.

Cela leur avait d’ailleurs été confirmé par un des rares juifs qui habitent encore Cracovie. « La haine du juif ne se manifeste pas en Pologne … parce qu’il n’y en a plus » affirme ce dernier.

Les étudiants visitent finalement le camp d’Auschwitz. L’émotion est à son paroxysme quand ces jeunes voient devant eux les objets qui confirment l’horreur de ce qui s’est passé il y a 50 ans. Un objet frappe particulièrement l’imagination d’une participante lors de cette visite : au milieu d'une pile de valises, elle voit une valise qui porte le nom de Jana Neumann. Or, cette participante s’appelle Jenny Neumann.

Jenny est la forme anglicisée du prénom polonais Jana. Jenny Neumann comprend avec émotion qu’il y a 50 ans, cette valise aurait pu lui appartenir.

La visite des jeunes Montréalais se termine à Varsovie sur le Mémorial où sont rassemblées les cendres de 300 000 victimes de la Shoah.

Témoignages de victimes

« Format 60 », 12 mai 1970

Le 12 mai 1970, l’émission Format 60 présente une entrevue avec Otto Frank. Celui-ci est le seul rescapé de la famille Frank, tuée durant la Shoah. Il est aussi le père d’une des plus emblématiques victimes de la Shoah : Anne Frank, dont le reportage présente une brève biographie.

Cette jeune fille allemande née en 1929 s’est cachée pendant deux ans dans un appartement secret d’une maison d’Amsterdam avec toute sa famille pour échapper aux soldats nazis. Pendant ces deux ans de réclusion forcée, elle écrit un journal personnel. Le journal d’Anne Frank, publié par son père après la Seconde Guerre mondiale, a connu un retentissement planétaire.

Otto Frank nous raconte comment se sont passées la vie et la mort de sa fille pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il parle avec une pudeur qui met encore plus en relief la tragédie du destin brisé de sa fille.

Plusieurs ont quand même eu plus de chance qu'Anne Frank. Des dizaines de milliers de victimes de la Shoah sont venues s'établir au Canada et à Montréal à la fin des années 1940.

« Montréal ce soir », 26 janvier 1995

Le 26 janvier 1995, le journaliste Bernard Drainville interviewe pour Montréal ce soir le docteur Henry Morgentaler, qui a réussi à échapper à la Shoah. Le médecin raconte comment s’est passée sa vie dans le camp d’Auschwitz. Il parle également du sentiment de culpabilité du survivant alors que la plupart des membres de sa famille sont morts.

Henry Morgentaler fait par ailleurs un lien intéressant avec son expérience dans les camps de concentration et son combat pour légaliser l’avortement au Canada. Avoir le choix de pouvoir interrompre une grossesse crée ultimement un cercle vertueux affirme Henry Morgentaler. Dans ce cercle existent des parents aimants et des enfants désirés et équilibrés. Or, une personne équilibrée et heureuse ne songera jamais à bâtir des camps comme celui d’Auschwitz.

Un avertissement

On savait bien sûr qu’il y avait Hitler. Mais, premièrement, on se disait : "C'est un fou, il n’ira pas loin."

Une citation de Élie Wiesel, 1989

L’animateur Robert Guy Scully a interviewé Élie Wiesel dans son bureau de New York à la fin des années 1980.

« Scully rencontre », 26 mars 1989

L’entrevue a été diffusée à l’émission Scully rencontre du 25 mars 1989.

Élie Wiesel est un écrivain et philosophe juif d’origine roumaine. Interné au camp d’Auschwitz, il en est sorti indemne. La Shoah et le monde juif, qui a disparu en Europe suite à ce génocide, forment une partie essentielle de son œuvre. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1986.

Le grand écrivain et Robert Guy Scully abordent plusieurs sujets durant cette entrevue. Comment envisage-t-il la vie et le bonheur? Quelles conséquences ont eu la disparition de la culture juive sur la culture européenne?

Robert Guy Scully demande aussi à Élie Wiesel si les juifs dans sa ville natale en Roumanie avaient conscience de ce que pourrait signifier la montée du nazisme pour eux. Sa réponse nous laisse songeurs et peut aussi nous servir d'avertissement : jamais ses parents ou ses proches n’auraient pu imaginer la Shoah. Hitler était un fou qui serait vite arrêté dans ses plans. Puis, le monde, l’Europe étaient civilisés. L’existence de cette civilisation et de la morale protégeaient la communauté juive.

L’Histoire a donné tragiquement tort aux proches d’Élie Wiesel.

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