« Ces toutous semblent pleurer » : le deuil habite l’église Sainte-Rose-de-Lima
Des dizaines, voire des centaines, de peluches ont été déposées à l'église Sainte-Rose-de-Lima depuis que s'est joué le drame de Laval, mercredi.
Photo : Radio-Canada / Charles Contant
Des lampions brûlent à la mémoire des jeunes victimes du drame de Laval dans le chœur de l’église Sainte-Rose-de-Lima, où a été célébrée vendredi une messe devant une communauté toujours ébranlée.
Un de ces enfants, je l’ai baptisé, et je vais faire les funérailles dans une semaine
, confie le curé Michel Bouchard.
Il allait de soi que M. Bouchard prononce cette homélie devant sa communauté maintes fois qualifiée de tissée serrée
durant les derniers jours.
Grâce à la sensibilité de ses mots, l’homme d’Église a su apaiser la tristesse des quelque 200 personnes venues se recueillir le temps de la cérémonie, qui a duré une heure.
Ce drame nous a éprouvés profondément, ce qui fait qu'on se pose des questions sur la vie et le sens de la vie [...]. Et pourtant, la vie, c'est ce qu'on a de plus important.
Extrait de la messe célébrée vendredi à la paroisse Sainte-Rose-de-Lima.
M. Bouchard a invité l'assistance à prier pour les enfants, les familles et le personnel de la garderie.
Des proches de la famille de l'une des jeunes victimes – Jacob Gauthier, quatre ans et demi – étaient présents à cette cérémonie.
Même [son père] n'était pas capable d'être ici ce matin, il est bouleversé et je peux le comprendre. C'est difficile ce qu'on vit, témoigne un proche de la famille. C'est renversant de voir les gens, comment ils peuvent être gentils ici.
La peluche, symbole de l'enfance
Des dizaines de peluches ont été déposées devant l’autel pour accompagner les deux enfants durant leur dernier voyage.
Ce matin, à la méditation, j’étais en face de ce petit chien, un petit toutou, qui semblait me regarder et dire tout triste : "C’est quoi, la vie?"
Cette messe s’ajoute aux veillées à la chandelle tenues depuis mercredi afin de traverser cette période de deuil collectif.
La prière est là pour nous aider à supporter, dit M. Bouchard. Ça ne remplace pas les personnes disparues, évidemment, mais avec le temps, ça nous aide à passer au travers.
Pour accompagner la cérémonie en musique, les morceaux Si fragile, de Luc De Larochellière, et Prendre un enfant par la main, d’Yves Duteil, ont été joués. Une minute de silence a aussi été observée.
Avec les informations de Jacaudrey Charbonneau et d'Hadi Hassin