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Drame à Laval : le chauffeur accusé de meurtres subira une évaluation psychiatrique

Pierre Ny St-Amand, qui boitait, les yeux fermés, semblait désorganisé, vendredi, au palais de justice.

Capture d'écran d'une photo de Pierre Ny St-Amand

Pierre Ny St-Amand fait face à neuf chefs d’accusation, dont deux de meurtre prémédité.

Photo : Facebook/Pierre Ny St-Amand

Le chauffeur de la Société de transport de Laval (STL) accusé d'avoir tué deux enfants en fonçant avec son autobus dans la Garderie éducative Ste-Rose la semaine dernière devra subir une évaluation psychiatrique.

Pierre Ny St-Amand était apparu agité au moment de son arrestation et lors de sa première comparution par visioconférence, le jour du drame, le 8 février. Le policier qui l’accompagnait dans sa chambre de l'Hôpital Sacré-Cœur avait raconté à la cour avoir été frappé par l’accusé.

De retour vendredi matin au palais de justice de Laval, le chauffeur de 51 ans, qui avait reçu l’ordre de la cour de comparaître en personne, s’est vu imposer une évaluation psychiatrique par le juge Carol Richer, qui a émis une ordonnance allant en ce sens en vertu de l’article 672 du Code criminel.

Escorté par des policiers, l'accusé, qui boitait, les yeux fermés, semblait désorganisé, vendredi. Son avocat, Me Julien Lespérance Hudon, a décrit pour sa part un client instable, imprévisible, avec qui les communications varient de jour en jour – ce qui, selon lui, remet en question l'aptitude du principal intéressé à subir un procès.

Le ministère public, représenté dans ce dossier par Me Karine Dalphond, ne s'est pas opposé à la demande de la défense.

Me Karine Dalphond tenant dans ses bras des dossiers.

« L'état » de l'accusé est « très variable », a déclaré vendredi Me Karine Dalphond, procureure de la Couronne au dossier.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Tragédie à Laval

Consulter le dossier complet

Des peluches et des lampions déposés près de la porte d'une église.

Ny St-Amand fait face à neuf chefs d’accusation : deux de meurtre prémédité; un de tentatives de meurtre; deux de voies de fait graves; et quatre de voies de fait ayant causé des lésions corporelles. Il sera maintenant transféré à l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel de Montréal pour y être évalué.

La loi prévoyant un délai de cinq jours maximum pour procéder à ce genre d'évaluation en inaptitude, l'accusé sera de retour en cour vendredi prochain. Son avocat a demandé à ce qu'il soit à nouveau présent physiquement.

Des fois, c'est difficile, en prison, de rencontrer les clients, donc [...] le fait de l'amener au palais de justice comme ça, c'est plus facile pour moi de le rencontrer directement en salle, a expliqué Me Lespérance Hudon à sa sortie de la salle d'audience.

Ce dernier a par ailleurs prévenu la presse qu'une prolongation du délai de cinq jours pour la production du rapport d'évaluation pourrait être demandée dépendamment de la situation.

Me Julien Lespérance Hudon en point de presse.

Me Julien Lespérance Hudon a expliqué à la cour éprouver des difficultés à communiquer avec son client. Il n'a toutefois pas voulu préciser les détails.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Les funérailles d’une des deux petites victimes, Jacob Gauthier, ont été célébrées jeudi en l’église Sainte-Rose-de-Lima. Le bambin n’était âgé que de 4 ans et demi.

La collision de la semaine dernière a aussi coûté la vie à la petite Maëva David en plus de faire six blessés parmi les enfants fréquentant la garderie de la terrasse Dufferin. Les détails entourant les funérailles de la fillette n'ont pas encore été dévoilés.

Vue aérienne de la garderie avec un autobus encastré dans la façade.

L'autobus est entré dans le stationnement de la garderie avant de s'écraser contre la façade de l'immeuble.

Photo : Radio-Canada / Steve Rompré

La tragédie a bouleversé le Québec. Mercredi, par exemple, des autobus de plusieurs villes de la province se sont arrêtés pendant une minute pour rendre hommage aux victimes.

Des services de garde ont également hissé des couvertures blanches devant leur établissement en guise de solidarité avec les familles et les éducatrices touchées par le drame.

Avec les informations de Jacaudrey Charbonneau

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