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Appel à légiférer pour contrer les cyberviolences faites aux femmes

Image créative représentant des fantômes qui sortent d'un écran et pointe une femme qui pleure.

30 000 personnes ont signé la pétition « Stop les cyberviolences ».

Photo : iStock / leremy

Des voix se sont élevées à Ottawa pour sommer le gouvernement Trudeau de légiférer pour contrer les violences misogynes en ligne. Les réalisatrices du documentaire Je vous salue salope, Guylaine Maroist et Léa Clermont-Dion, ont déposé lundi une pétition de 30 000 signatures en ce sens.

Nous sommes inquiètes. Nous sommes en train d'assister à un recul des droits des femmes, a déclaré Guylaine Maroist. Aujourd'hui, la cyberviolence atteint des niveaux inégalés et toutes les études le montrent : les femmes sont la première cible.

Une misogynie plus virulente que jamais envahit les écrans. Harcèlement, dénigrement, lynchage, sextorsion, diffusion de photographies intimes, menaces de viol, menaces de mort. Ces actes graves qui touchent des milliers de femmes et de jeunes filles au Canada restent, dans la très grande majorité des cas, impunis.

Une citation de Guylaine Maroist, coréalisatrice du documentaire Je vous salue salope

La campagne Stop les cyberviolences et la pétition éponyme demandent au gouvernement de Justin Trudeau de prendre ses responsabilités et réclament une loi visant à forcer les géants du web à supprimer les contenus haineux et délictueux sous peine d'une amende sévère.

Les deux réalisatrices soutiennent qu’il est impératif que notre gouvernement se tienne debout et maintienne sa souveraineté face aux géants du numérique (GAFAM). Elles dénoncent que ces entreprises ferment les yeux sur la haine qui génère des profits.

Qu'est-ce qu’il vous faudra pour protéger adéquatement les femmes du Canada? Combien d’autres cyberagresseurs passeront du tweet à l’acte avant que vous agissiez? ajoute Léa Clermont-Dion par voie de communiqué, rappelant que M. Trudeau est à la tête du pays depuis une décennie.

Il s'agit d'une menace contre la liberté d'expression et la sécurité des femmes, soutient Mme Maroist.

En 2015, Léa Clermont-Dion et moi avons décidé de faire un film pour donner la parole à des femmes victimes de cyberharcèlement et montrer que la violence qu'elles subissent, elle n'est pas virtuelle, elle est bien réelle.

Une citation de Guylaine Maroist, coréalisatrice du documentaire Je vous salue salope

Depuis la sortie du film en septembre, ajoute la porte-parole des signataires de la pétition, Marianne Locas, des dizaines de victimes ont contacté l'équipe de production pour témoigner. Lorsque les victimes sont invitées à porter plainte auprès des autorités, elles répondent que leur dénonciation n'a pas été prise au sérieux, ni par la police ni par les géants du web.

Les signataires souhaitent que le gouvernement reconnaisse l'ampleur et la gravité du problème et qu'il agisse, puisqu'il s'agit d'une compétence qui revient au gouvernement fédéral.

Léa Clermont-Dion, Joël Arseneau, Guylaine Maroist, Laurence Gratton et Ruba Ghazal.

Léa Clermont-Dion, Joël Arseneau (PQ), Guylaine Maroist, Laurence Gratton et Ruba Ghazal (QS) demandent à Québec et à Ottawa d'agir contre les cyberviolences. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Appui de l'opposition

La réalisatrice Guylaine Maroist était accompagnée des députés bloquistes Andréanne Larouche (porte-parole en matière de condition féminine) et Martin Champoux (porte-parole en matière de patrimoine et de vivre-ensemble) lors de la conférence de presse, lundi matin, sur la colline Parlementaire.

Depuis son élection en 2019, Mme Larouche siège au comité sur la condition féminine. S'il y a un [problème en matière de droit des femmes] sur lequel on constate qu'on doit se pencher en 2023 et qu'il y a du travail à faire, c'est la question de la haine en ligne, dit-elle, rappelant que le 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes.

Cette question était au cœur des travaux du comité avant l'élection de 2021, lors desquels des témoins ont souligné l'importance de travailler sur une loi pour contrer la haine en ligne.

Ça décourage plusieurs femmes de se présenter en politique, déplore la députée de Shefford. C'est bien dommage en 2023, alors qu'on parle de l'importance d'avoir une meilleure représentativité, que des femmes se questionnent parce qu'elles n'ont pas envie de s'exposer ou d'exposer leur famille.

Celles qui prennent la parole sont les premières à en payer le prix, ajoute Guylaine Maroist, mentionnant entre autres les cas des politiciennes fédérales Chrystia Freeland et Catherine McKenna ou encore de la mairesse de Montréal Valérie Plante.

Quand les femmes sortent du journalisme, de la politique, elles quittent l'arène publique, on assiste à un effrayant recul du droit des femmes. Il faut se rendre à l'évidence, l'enjeu est démocratique.

Une citation de Guylaine Maroist, coréalisatrice du documentaire Je vous salue salope

Le député bloquiste Martin Champoux a réitéré l'importance d'accélérer le dépôt du projet de loi pour contrer la haine en ligne, car il prédit un long débat pour son adoption. En visionnant ce documentaire-choc, on comprend que ça a trop tardé et qu'on ne peut plus attendre, affirme le politicien, qui croit que ce documentaire devrait faire partie du cursus scolaire.

Absente lors du point de presse, la porte-parole néo-démocrate des femmes et de l’égalité des genres, Leah Gazan, a souligné par écrit que les géants du web doivent être tenus responsables pour que cessent le harcèlement, les menaces et l'intimidation que beaucoup trop de femmes et de personnes issues de la diversité de genre subissent en ligne.

Il est temps que le gouvernement libéral mette en place une réglementation obligeant ces entreprises à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de toutes et tous.

Une citation de Leah Gazan, député du NPD et porte-parole des femmes et de l’égalité des genres

En décembre dernier, les cinéastes se sont adressés aux élus québécois. Par une motion unanime, le gouvernement du Québec s’est engagé à instaurer des mesures concrètes de formation et de sensibilisation en lien avec les cyberviolences.

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