La saison des allergies est là, hâtive et intense
Selon le Dr Denis Chauret, spécialiste en médecine interne et professeur à la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa, il va y avoir beaucoup plus de pollen cette année.
Photo : getty images/istockphoto / mheim3011
De nombreuses personnes qui souffrent d’allergies s’étonnent de l’arrivée hâtive de la saison des allergies. La plupart d'entre elles affirment pourtant qu’elles avaient l’habitude d’avoir des symptômes au début du printemps.
J’ai été malade plus tôt que d’habitude
, affirme Amy Vreman, une résidente de Windsor, en Ontario.
La saison des allergies arrive plus tôt cette année. Je suis malade depuis un mois et demi.
Je tombe normalement malade au printemps, quand les bourgeons des arbres et des arbustes commencent à apparaître
, explique Mme Vreman.
Elle a déjà pris des rendez-vous pour recevoir des injections contre les allergies afin d'éviter de s’absenter du travail comme les années précédentes.
Les vaccins contre les allergies peuvent contribuer à en réduire les effets.
Photo : Radio-Canada
Amy Vreman est loin d’être la seule à constater que la saison des allergies survient plus tôt que d’habitude dans le sud de l’Ontario.
J’ai mes allergies saisonnières depuis trois semaines et tous mes amis ont maintenant des allergies
, explique Williom Depede, un étudiant en deuxième année à l’Université de Windsor.
Il affirme qu’il avait l’habitude d’avoir ses premiers symptômes d’allergies en avril ou en mai.
Prévisions de pollen pour le 13 mars 2024
- Toronto : élevé
- Vancouver : élevé
- Montréal : modéré
- Windsor : modéré
- Ottawa : modéré
Source : Aerobiology Research Laboratories
Selon le Dr Denis Chauret, spécialiste en médecine interne et professeur à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, la fonte de la neige et la chaleur, survenues beaucoup plus tôt au mois de mars et même en février, en sont les causes principales.
Les végétaux responsables des allergies ont dû se développer plus vite que d’habitude, d’où le fait que les allergies soient déjà au rendez-vous
, renchérit Waldir Da Cruz, météorologue à Radio-Canada.
Selon lui, les températures au mois de février ont atteint 21,4 degrés dans le Sud-Ouest de l'Ontario. Le record précédent remontait à février 2000.
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Forte demande de médicaments contre les allergies
Selon Francesco Vella, pharmacien à Windsor, beaucoup de clients viennent acheter des médicaments contre les allergies depuis trois semaines.
C’est quelque chose de très étrange. L’augmentation du nombre de patients qui souffrent d’allergies en hiver est vraiment alarmante.
M. Vella pense également que plusieurs patients s’apprêtent à faire face aux éventuelles allergies dues à certains insectes.
On a vu une augmentation du nombre de patients qui veulent se préparer à recevoir des injections d’EpiPen contre les allergies aux insectes, notamment les abeilles
, dit-il.
Il affirme que la demande est beaucoup plus précoce que les années précédentes.
Ne pas sécher les vêtements à l’extérieur
Selon le Dr Denis Chauret, le pollen est une particule invisible à l’œil nu qui voyage sur de longues distances à l’air libre.
Vous risquez de faire entrer le pollen à l’intérieur de la maison si vous séchez votre linge à l’extérieur au printemps
, conseille-t-il.
Il rappelle que le pollen peut aussi entrer dans le corps par les yeux et par les oreilles et qu’il n’y a pas de barrière physique mécanique pour l’éviter.
Le Dr Denis Chauret explique qu'en faisant sécher son linge à l'extérieur, on risque de faire entrer du pollen dans la maison.
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
Selon ce médecin, la région du Sud-Ouest connaît le début de la saison du pollen des arbres, qui va durer environ deux mois. La saison des allergies au gazon suivra avant de passer à celle de l’herbe à poux pendant l’automne, explique-t-il.
Selon lui, 20 % de la population canadienne a des allergies de toutes sortes, une proportion qui risque même d’augmenter cette année.
C’est sûr qu’on va avoir des patients qui vont développer des symptômes pour la première fois cette année
, croit le Dr Denis Chauret.