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Les socialistes espagnols implorent leur premier ministre de ne pas démissionner

Dans une foule de manifestants qui tiennent des drapeaux du Parti socialiste espagnol et des drapeaux L G B T Q +, un homme tient des roses à bout de bras.

Personne en Espagne ne se hasarde à prédire la décision que pourrait prendre le premier ministre.

Photo : Reuters / Violeta Santos Moura

Agence France-Presse

Des milliers de sympathisants du Parti socialiste espagnol ont imploré samedi le premier ministre Pedro Sánchez, qui dit réfléchir à une démission après l'ouverture d'une enquête contre son épouse, de ne pas quitter son poste.

Au pouvoir depuis 2018, le chef du gouvernement, âgé de 52 ans, a pris l'Espagne de court mercredi en mettant sa démission dans la balance après l'annonce par un tribunal madrilène de l'ouverture de cette enquête pour trafic d'influence et corruption à la suite de la plainte d'une association proche de l'extrême droite.

Pedro Sanchez, l'air sérieux.

Le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, assure que l'enquête ouverte contre son épouse est une campagne de déstabilisation. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / VIOLETA SANTOS MOURA

Il s'est depuis lors muré dans le silence et a annulé tous ses engagements, laissant le pays suspendu à l'annonce de sa décision lundi.

Jeudi, le ministère public a demandé le classement de l'enquête, mais le juge chargé du dossier n'a pas encore dévoilé ses intentions.

12 500 personnes rassemblées à Madrid

En attendant, quelque 12 500 personnes, selon la préfecture de Madrid, se sont rassemblées à la mi-journée pour exprimer leur soutien devant le siège du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), où était réunie la direction de la formation.

Pedro, président, Pedro, n'abandonne pas, L'Espagne a besoin de toi, ont-ils notamment écrit sur des pancartes.

Devant un immeuble, des centaines, voire des milliers de manifestants sont rassemblés, plusieurs tenant un drapeau du Parti socialiste ou un drapeau espagnol.

12 500 personnes se sont réunies devant le siège du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), où était réunie la direction de cette formation politique.

Photo : Reuters / Violeta Santos Moura

J'espère que Sánchez va dire lundi qu'il reste, a déclaré à l'AFP Sara Domínguez, une consultante trentenaire qui trouve que son gouvernement a pris de très bonnes mesures pour les femmes, les personnes LGBT+ et les minorités.

S'il s'en va et que des élections anticipées sont convoquées, le risque existe que l'extrême droite gouverne dans le contexte d'une alliance avec la droite conservatrice et que cela nous fasse reculer en matière de droits et de libertés, a pour sa part fait valoir José María Díez, un fonctionnaire âgé de 44 ans venu de Valladolid, dans le nord du pays.

Pedro Sánchez assure que l'enquête ouverte contre son épouse est la dernière illustration d'une campagne de déstabilisation orchestrée par une coalition d'intérêts de droite et d'extrême droite qui n'acceptent pas le verdict des urnes.

Arrivé deuxième des législatives du 23 juillet derrière son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo, du Parti populaire (PP), le socialiste est parvenu à être reconduit en novembre pour un nouveau mandat de quatre ans grâce au soutien de la gauche radicale et des partis régionalistes basques et catalans.

Alberto Núñez Feijóo, poing levé, parle à une foule dans la rue.

Le chef du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, en novembre 2023 (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / AFP/THOMAS COEX

Réunis à l'intérieur du siège du parti, les dirigeants de la formation sont venus saluer la foule et ont eux aussi appelé le premier ministre à ne pas démissionner. Les ministres les plus proches de Pedro Sánchez assurent que ce dernier ne les a pas consultés avant de mettre sa démission dans la balance.

Président, reste. Pedro, reste. Nous sommes avec toi, nous devons avancer, nous devons continuer à faire avancer ce pays. L'Espagne ne peut pas reculer, a déclaré la numéro deux du gouvernement, la ministre du Budget, María Jesús Montero.

Décision imprévisible

L'enquête contre l'épouse de Pedro Sánchez, Begoña Gómez, porte en particulier, selon le média en ligne El Confidencial, sur les liens qu'elle a noués avec le groupe Globalia, parrain de la fondation dans laquelle elle travaillait, au moment où Air Europa, une compagnie aérienne qui appartient à Globalia, négociait avec le gouvernement Sánchez l'obtention d'aides publiques.

Pedro Sánchez et Begoña Gómez.

Le premier ministre Pedro Sánchez et sa femme, Begoña Gómez, lors d'une visite au Vatican en 2020. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Remo Casilli

Personne en Espagne ne se hasarde à prédire la décision que pourrait prendre le premier ministre.

S'il décide de rester à son poste, il pourrait choisir de se soumettre à une question de confiance afin de montrer à l'opposition qu'il bénéficie du soutien d'une majorité des députés.

S'il démissionne, des élections législatives anticipées pourraient être convoquées cet été, avec ou sans lui à la tête du PSOE.

L'opposition de droite est persuadée que le socialiste ne démissionnera pas et dénonce une victimisation et un spectacle.

L'annonce du premier ministre est tactique et électoraliste, a affirmé samedi la secrétaire générale du PP, Cuca Gamarra, qui estime que M. Sánchez pense obtenir, en se victimisant, un soutien dont il ne bénéficie pas aujourd'hui.

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