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« L’ordre avant tout », déclare Joe Biden après le démantèlement du campement de l’UCLA

Plus de 130 personnes ont été arrêtées jeudi lors du démantèlement du campement propalestinien sur le campus de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

Joe Biden s'adresse aux journalistes.

Le président des États-Unis, Joe Biden, a déclaré qu'il n'y a pas de place sur les campus universitaires américains pour l'antisémitisme, la haine et la violence.

Photo : AP / Evan Vucci

S’exprimant pour la première fois sur le démantèlement des campements propalestiniens et les arrestations dans les campus universitaires, le président Joe Biden a déclaré jeudi matin, lors d’une allocution à la Maison-Blanche, que les Américains ont le droit de faire entendre leur mécontentement dans la mesure où l’État de droit est respecté.

Nous ne sommes pas une nation autoritaire où l'on fait taire les gens et où l'on écrase la dissidence. Mais nous ne sommes pas non plus un pays sans loi.

Une citation de Joe Biden, président des États-Unis

Assurant qu’il défend la liberté d’expression, le président a ajouté qu’il n’y a pas de place sur les campus universitaires américains, ni nulle part ailleurs dans le pays, pour l’antisémitisme ou tout discours de haine.

Détruire des biens et menacer des personnes n’est pas une manifestation pacifique, c’est contraire à la loi, a-t-il ajouté.

Questionné par les journalistes s’il comptait modifier sa politique à l'égard d'Israël à la suite de cette vague de manifestations, le président a répondu non. Il n'a par ailleurs pas l'intention de déployer des éléments de la Garde nationale dans des campus.

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Intervention policière à l'UCLA

Les forces policières sont entrées au cours de la nuit dans le campement propalestinien installé sur le campus de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où des centaines de manifestants s'étaient retranchés pour résister à leur expulsion.

Au matin, il ne restait du campement que des toiles pêle-mêle sur le sol jonché de débris et de déchets.

Des débris jonchent le sol sur le devant de l'université.

Le campement propalestinien à l'Université de Californie à Los Angeles après l'intervention de la police.

Photo : AP / Jae C. Hong

Après plusieurs avertissements, environ 300 manifestants sont sortis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l'ordre de se disperser et ont été arrêtés, a dit le président d'UCLA Gene Block dans un communiqué.

Les policiers ont fait usage de gaz et de projectiles non létaux, semblables à des balles de caoutchouc, pour se frayer un chemin à travers le campement, où les manifestants faisaient front pour résister à leur expulsion.

De nombreux tirs de dispositifs assourdissants et aveuglants (flash-bang) ont aussi été rapportés lorsque les agents de la California Highway Patrol (CHP) ont commencé à démolir les barricades de fortune qui protègent le campement.

Des flash-bangs ont été utilisés, a confirmé Alec Pereyda, responsable de l'information publique de la CHP. Ils sont tirés en l'air pour tenter d'attirer l'attention de la foule et lui faire comprendre qu'il était temps de se disperser et de quitter la zone, a-t-il expliqué.

Les deux camps se font face dans la noirceur.

Policiers et manifestants se sont affrontés sur le campus de l'Université de Californie à Los Angeles.

Photo : afp via getty images / ETIENNE LAURENT

Les manifestants ont riposté en tirant des pièces pyrotechniques, des fusées de signalisation et des projectiles divers sur les cordons de policiers antiémeutes. D'autres ont actionné des extincteurs pour repousser les policiers.

L'un des points chauds était le bâtiment historique de Royce Hall, où des manifestants s'étaient retranchés.

Les forces policières qui ont investi les lieux sur plusieurs fronts à la fois ont retenu les manifestants sur le campus pour éviter leur dispersion dans la ville et concentrer les arrestations.

Des policiers et des manifestants se font face dans un enchevêtrement de panneaux de contreplaqué.

Les forces policières ont enfoncé les barricades de contreplaqué érigées par les manifestants pour pénétrer sur le campus.

Photo : AP / Jae C. Hong

Des autobus avaient été prévus dans des stationnements voisins pour évacuer les manifestants arrêtés.

Cet îlot de tentes avait été dressé il y a plusieurs jours par des étudiants et des militants qui protestent contre l’offensive israélienne sur la bande de Gaza et l’appui militaire et financier qu’elle reçoit des États-Unis.

Comme ailleurs dans de nombreux campus américains et canadiens, les manifestants de l'UCLA réclament que la direction de l'institution coupe les ponts avec tous les mécènes et les entreprises liés à Israël de qui elle reçoit du financement.

« Tenez la ligne, tenez la ligne! »

L’opération policière a commencé en pleine nuit après que les forces de l’ordre eurent signifié aux manifestants qu’ils seraient arrêtés et peut-être blessés s’ils refusaient de quitter le campement sur-le-champ. La vaste majorité des occupants sont restés au son des cris tenez la ligne, tenez la ligne!.

Un peu plus loin, sur les marches Janss, un lieu emblématique de l'UCLA, des dizaines de manifestants ont affronté les policiers ou se sont couchés dans les escaliers pour les empêcher d’accéder au campement.

Cette intervention policière réclamée par la direction de l'université survient au lendemain d'une nuit d'affrontements violents entre des groupes de manifestants pro-israéliens et propalestiniens sur les terrains de l'établissement. La police avait dû intervenir massivement pour calmer les esprits et rétablir l'ordre dans le campus. Une quinzaine de personnes ont été blessées lors des affrontements.

Un manifestant masqué frappe à coup de bâton sur une clôture de sécurité.

Des affrontements violents ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans le campus de l'UCLA entre des groupes pro-Israël et pro-Palestine armés de bâtons, de projectiles et de pièces pyrotechniques.

Photo : Reuters / David Swanson

Graeme Blair, professeur de sciences politiques à UCLA, regrette une crise ô combien inutile .

L'université et les autorités avaient l'occasion d'une désescalade. Ils ont envoyé la police très tardivement contre les extrémistes la nuit dernière (lors de l'attaque des contre-manifestants, NDLR) et maintenant ils s'en prennent aux étudiants participant à une manifestation pacifique, confie-t-il à l'AFP.

Des centaines d'arrestations dans le pays

D'autres interventions policières ont été menées dans des campus universitaires jeudi, notamment au Texas, où 17 personnes ont été arrêtées lors du démantèlement d'un campement à l'Université du Texas à Dallas. Une douzaine d'autres personnes ont aussi été arrêtées lors d'une manifestation à l'Université du New Hampshire. Des arrestations qui s'ajoutent à des centaines d'autres au cours des derniers jours dans les universités du pays.

À Portland, en Oregon, la police est aussi intervenue jeudi pour déloger des manifestants propalestiniens à l’université d’État de Portland, où on rapporte deux arrestations.

À New York, la police a arrêté hier plus de 300 manifestants propalestiniens qui occupaient un immeuble du campus de l'Université Columbia. Selon la police de New York, au moins 282 des manifestants arrêtés n'avaient aucun lien avec le milieu universitaire.

Un homme, mains derrière le dos, est escorté par deux policiers.

Des policiers escortent un manifestant propalestinien arrêté mardi sur le campus de l'Université South Florida.

Photo : AP / Douglas R. Clifford

De nombreuses autres interventions policières ont eu lieu dans des campus de Floride, du Wisconsin, de la Caroline du Nord et de la Louisiane.

L'apparition de campements propalestiniens dans les campus universitaires des États-Unis a ravivé le débat déjà tendu sur la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier.

Un regain de tension qui perturbe la classe politique américaine à six mois des élections présidentielles, dans un pays qui compte le plus grand nombre de juifs dans le monde après Israël, ainsi que des millions d'Américains arabo-musulmans.

Entrevue avec Lise Bissonnette, ancienne présidente du conseil d'administration de l'UQAM.

Ces images qui font le tour du monde ont aussi des impacts en Israël, accusé par plusieurs pays d'utiliser l'attaque meurtrière du Hamas comme prétexte pour mener une campagne d'épuration ethnique, voire un génocide, dans la bande de Gaza. Des allégations que rejette en bloc l'État hébreu.

Selon le président israélien Isaac Herzog, c'est plutôt la haine et l'antisémitisme qui contaminent des campus américains.

Les campements se multiplient au Canada

Au Canada, l’opposition à la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza a aussi donné lieu à l'apparition de campements propalestiniens, notamment depuis la semaine dernière sur les pelouses de l’Université McGill à Montréal.

Des manifestants tiennent des affiches avec des messages comme « Arrêtez d'armer Israël ».

Des manifestants propalestiniens ont installé un campement dans le campus de l'Université de Toronto.

Photo : Radio-Canada / Myriam Eddahia

Un campement en soutien aux Palestiniens a aussi vu le jour au début de la semaine sur les terrains de l'université UBC, à Vancouver et un autre a aussi été installé sur les pelouses de l'Université d'Ottawa.

Ce matin, on rapportait également l'apparition de tentes et de clôtures dans le campus de l'Université de Toronto.

Avec les informations de CNN et Los Angeles Times

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