La demande pour les sages-femmes est en croissance, la province peine à y répondre
Seulement un tiers des demandes ont pu être traitées à Santé Î.-P.-É., 49 personnes sont toujours sur une liste d’attente.
Photo : Associated Press
Depuis la fin du mois de janvier, les services de sages-femmes sont disponibles à l’Île-du-Prince-Édouard. Mais devant une demande croissante, la province a du mal à y répondre et les sages-femmes viennent ainsi s’ajouter à la liste des prestataires de soins de santé en pénurie à l’île.
Selon des données de Santé Î.-P.-É., 156 parents ont demandé des services de sages-femmes depuis le 30 janvier, date à laquelle le service a été officiellement débuté dans la province. Toutefois, la province n’a pu répondre positivement qu’à seulement 56 d’entre eux. Il y a actuellement 49 personnes sur la liste d’attente.
Si l'on considère l'ensemble des professions de santé, nous ne sommes tout simplement pas assez nombreux. Et c'est la même chose pour les sages-femmes
, a déclaré Melissa Roberts, responsable des services de sage-femme à Santé Î.-P.-É.
Les sages-femmes aident les patientes pendant la grossesse et l’accouchement ainsi qu’après la naissance, pour des services de lactation si l’allaitement s’avère difficile, par exemple.
Le recrutement et la rétention sont des défis
La responsable des services de sage-femme à Santé Î.-P.-É., Melissa Roberts, dit que la province espère pouvoir offrir les services de quatre sages-femmes à Charlottetown et quatre à Summerside.
Melissa Roberts, responsable des services de sage-femme à Santé Î.-P.-É., dit qu'il est difficile de recruter des sages-femmes à l'île, car une centaine de postes sont vacants au Canada.
Photo : Prairie Midwives
Mais la concurrence pour les recruter est féroce. Une centaine de postes de sages-femmes sont vacants au Canada.
Nous espérions vraiment avoir plus de sages-femmes à ce stade-ci, mais le recrutement a été très difficile dans tout le Canada
, explique-t-elle. Il y a une pénurie de sages-femmes par rapport aux offres d'emploi et au nombre de familles qui demandent les services d'une sage-femme.
Les sages-femmes doivent être titulaires d’un baccalauréat en sciences de la santé, avec une spécialisation en obstétrique. Selon Melissa Roberts, aucune école des Maritimes n’offre ce programme et les programmes anglophones les plus proches se trouvent en Ontario.
Depuis la fin janvier, 156 parents de l'Île-du-Prince-Édouard ont fait la demande pour les services d'une sage-femme. Seulement 56 d'entre eux ont pu en obtenir.
Photo : Radio-Canada
La rétention est aussi un défi. Environ 50 % des étudiantes dans un programme de sage-femme abandonnent leurs études et 50 % des sages-femmes qualifiées quittent la profession dans les cinq premières années, selon Melissa Roberts.
C'est à cause du nombre d’appels et de la demande. Nous cherchons donc vraiment à construire quelque chose de durable ici, car nous ne voulons pas perdre nos sages-femmes. [...] Nous voulons que cet espace soit très sain pour elles.
À lire aussi :
Selon Mme Roberts, les demandes de services ne sont pas traitées selon le principe du premier arrivé, premier servi. Elles dépendent souvent de la date d'accouchement et la priorité est généralement donnée aux patientes en situation de vulnérabilité.
Nous avons reçu beaucoup de demandes de personnes qui ne conduisent pas. Il y a des catégories comme les grossesses d'adolescentes, les sages-femmes peuvent être très utiles parce que nous pouvons faire des soins prénataux à domicile pour ces familles
, précise-t-elle.
D’après un reportage de CBC