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Début du contenu

La Révolution tranquille, 50 ans après, audionumérique.

La Révolution tranquille, 50 ans après

  • Un Québec en retard

    La mort de Duplessis, le 7 septembre 1959, provoque la stupeur. C'est la fin d'une période marquée par le traditionalisme et l'anti-intellectualisme. Duplessis gouvernait en autocrate et pratiquait ouvertement le favoritisme, racontent les intervenants de cet épisode. Son successeur Paul Sauvé meurt rapidement et les réformes qu'il avait annoncées paraissent moins certaines sous la direction d'Antonio Barrette.
  • Un vent de changement

    En juin 1960, le Parti libéral de Jean Lesage est élu après une campagne violente. La priorité du nouveau premier ministre est d'éliminer la corruption et il s'entoure de ceux qu'on a baptisés « L'équipe du tonnerre » : des ministres comme Georges-Émile Lapalme et René Lévesque. Voyant se développer un important mouvement social, le journaliste Brian Upton est le premier à utiliser l'expression « Révolution tranquille ».
  • La nationalisation de l’électricité

    « Maîtres chez nous ». C'est le slogan avec lequel Jean Lesage lance des élections anticipées sur le thème de la nationalisation de l'électricité, à l'instigation de René Lévesque. L'objectif? Mettre des bâtons dans les roues des cartels des sociétés d'électricité (les trusts) et relancer l'économie québécoise. Hydro-Québec deviendra en effet un instrument majeur de développement.
  • « Qui s’instruit s’enrichit »

    « Il n'y a pas de démocratie sans éducation », lance Jean Lesage dans un discours marquant. Au début des années 60, le Québec a encore l'un des taux de scolarisation les plus bas du monde industrialisé. L'Église s'oppose à la réforme en éducation que veut mettre en place Paul Gérin-Lajoie, mais la pression démographique du baby-boom est telle qu'il faut d'urgence construire des écoles.
  • L'affirmation culturelle

    « Avant, on n'avait pas la possibilité de s'exprimer et d'être soi », se rappelle le peintre Fernand Leduc, qui a connu une nouvelle liberté pendant la Révolution tranquille. Grâce à Georges-Émile Lapalme, qui a entrepris la création d'un ministère de la Culture, la vie culturelle québécoise s'est libérée de l'emprise de l'Église. C'est le début d'une ébullition culturelle francophone sans précédent.
  • Le déclin de l'Église et la libération de la femme

    En 1961, onde de choc : Claire Kirkland-Casgrain est la première femme à se faire élire à l'Assemblée nationale. Elle parvient à faire adopter une loi qui donne la pleine capacité juridique aux femmes. Dans la foulée, la contraception donne à celles-ci le contrôle de leur corps, et l'Église du Québec, qui s'était modernisée depuis le concile Vatican II, voit son autorité fondre.
  • La montée du nationalisme

    Dans les grandes entreprises québécoises au cours des années 60, le français perd du terrain. Le Québec francophone prend conscience de la fragilité grandissante de sa langue dans le grand espace canadien et nord-américain. C'est l'éclosion de l'indépendantisme moderne, marqué par la fondation du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN), puis du Mouvement souveraineté-association (MSA) et du Parti québécois.
  • L'ouverture sur le monde

    « Vive le Québec libre. » À partir du moment où le général de Gaulle prononce ces mots célèbres, le Québec apparaît sur le radar du monde entier et ses relations avec l'Hexagone s'accentuent, au point que la GRC soupçonne la France de vouloir déstabiliser le Canada. Le Québec gagne néanmoins, peu à peu, de l'autonomie au sein de la fédération canadienne et accroît ses relations avec de nombreux pays.
  • L'État, moteur de développement

    « L'État québécois est l'instrument nécessaire à notre progrès culturel, économique et social. » C'est ce que dira Jean Lesage au moment de mettre en place une fonction publique professionnelle et de créer, avec Jacques Parizeau, la Caisse de dépôt et placement. Tout cela ne se fera toutefois pas sans heurts et entraînera notamment une grève des employés des hôpitaux en 1966.
  • L'élan de la Révolution tranquille

    En1966, Jean Lesage n'est pas réélu et quitte le pouvoir dans l'amertume, cédant sa place à Daniel Johnson. Contre toute attente, le nouveau premier ministre demande aux hauts fonctionnaires qui ont servi sous Lesage de rester en poste et met tout en place pour que la Révolution tranquille se poursuive. Le Québec francophone en aura été profondément transformé.