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11 h 09 - Carnet web
Franco Nuovo pique au vif les blogueurs
Beaucoup de réactions aux commentaires du chroniqueur Franco Nuovo au sujet des blogues. Au passage, je souligne les propos du carnetier Jean-Pierre Martineau intitulé « Je blogue donc je suis ». Selon Martineau « Toute expression est narcissique. Sans narcissisme, on n'aurait pas de littérature, pas de cinéma. Pas de peintres, pas de musique, ni de photographie. S'exprimer publiquement, peu importe le médium utilisé requiert un certain degré de narcissisme. Mettre ta photo dans ta chronique, c'est pas narcissique ça? C'est peut-être un acte d'abnégation pour aider les ventes du journal? »

De son côté, Marie-Chantale Turgeon dit s'être « retenue à 2 mains hier (essayez ça pour voir) après avoir lu la critique cinglante de Franco Nuovo envers les blogues et la blogosphère.» Selon elle, « Un nouveau personnage dans l'univers médiatique, le blogueur n'est qu'un citoyen équipé d'outils de publication faciles d'utilisation (le blogue) qui lui permettent de prendre sa place, d'exprimer sa créativité et de rejoindre des gens qui, dans cet immense réseau qu'est le Web, ont des affinités et valeurs semblables. Les possibilités offertes par l'outil qu'est le blogue sont infinies, les gens peuvent en faire ce qu'ils en veulent, et naturellement, il y a du bon et du moins bon (comme pour les journaux Franco, ya de l'esti de scrap sur nos tablettes) - chacun est libre de choisir quel blogue il consulte. »

Le blogueur Marc Snyder revient dans son blogue sur la chronique de ce matin du chroniqueur du Journal de Montréal, alors que Franco Nuovo propose de courrieller plutôt que de bloguer. Selon Snyder, il y une grande différence entre les deux.

« 1. Parce que le courriel se fait en privé; le blogue, c'est en public.

2. Parce que le courriel est susceptible d'être pris dans filtre à spam.

3. Parce que le courriel est (pour moi) une intrusion : il me rejoint (peut-être) à un moment où je ne veux pas être rejoint. Le blogue, que je le visite ou que je sois abonné à son fil RSS, je le consomme à ma convenance.

4. Parce que le contenu des blogues peut être trouvé via Google, pas le contenu de courriel. »

Finalement, le carnetier Sylvain Carle dit que Franco Nuovo n'a pas vraiment besoin de carnet Web puisqu'il a déjà sa chronique dans le Journal de Montréal. Carle dit « Tu as déjà deux millions de lecteurs potentiels. Le fait qu’il soit publié sur papier chaque jour de la semaine est certainement un avantage. Le fait qu’il soit impossible de le retrouver par Google, que chaque chronique disparaisse presqu’aussitôt qu’elle est publiée, que les lecteurs n’aient pas voix au chapître, qu’il soit impossible de directement référencer un extrait dans le futur, tout cela n’est pas vraiment important. Pour toi en tout cas. Pour moi, c’est crucial ».

Sylvain Carle a tout à fait raison. Et j'ajoute qu'il est dommage de voir que les écrits de chroniqueurs comme les Nuovo ou Foglia ne font pas partie de notre patrimoine numérique. D'ici quelque temps, les historiens modernes citeront plus facilement les blogueurs d'aujourd'hui que les chroniqueurs des médias papier.

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Commentaires
3 mars 2006 - 13 h 08
Pour citer Réjean Ducharme
Qu'il continue d'écrire sur une vieille Underwood. C'est probablement un luddite.

Envoyé par Monsieur Seb
4 mars 2006 - 9 h 03
Ya pas rapport
Il me semble exister une différence de nature entre un article de journal et un blogue. Le journaliste obéit à des règles professionnelles et il est payé pour objectiver un point de vue, etc. Le blogue est un nouveau genre littéraire. À la limite,le blogue est une parole citoyenne peu assujettie à une tradition éditoriale. Il faut craindre les dérives tout en réclamant de la rigueur dans le libre exercice médiatique de ses états d'âme.


Envoyé par René-Jean Dufour
4 mars 2006 - 13 h 08
suite
comment faire un coup de publicité pour un chroniqueur

Envoyé par michel
4 mars 2006 - 18 h 43
Oui
Merci pour le lien vers le blogue de Sylvain Carle et ton billet en général.

En passant, le mode d'enregistrement des commentaires, ne permettant l'accès à aucune fonctionnalité du fureteur, empêche ainsi l'utilisation de cocomment. À part ça je suis juste envieux! Donc je me tais.


Envoyé par deprenyl
5 mars 2006 - 9 h 54

Les blogueurs sont en quête de légitimité et sautent sur toutes les occasions pour crier qu'ils existent quand la sacro-sainte justification de l'avancée des technologies ne suffit plus. Malheureusement, sur le plan rédactionnel, souvent les blogues font "durs".

Également, les contenus sont mal "digérés" et garochés un peu n'importe comment. Comme si la première motivation était l'humeur du moment, le principe d'action-réaction.
Comme disent les médecins, mangez plus de fibres! (ici, il s'agit de pages de livres)


Envoyé par De2nys
6 mars 2006 - 17 h 00
Référencement
Une recherche simple sur google (franco nuovo quossa donne) fait sortir la chronique en 2e lien. C'est quand meme pas mal pour un écrit qui ne fait pas partie de notre patrimoine numérique.

De voir tant de bloggueurs défendre les vertus du blog prouve un peu le point.


Envoyé par 70
6 mars 2006 - 17 h 46
Pourquoi la guerre avec les blogues?
Je n'ai pus m'empêcher de mettre mon grain de sel et de proposer une trève entre journaliste et blogueur. Pourquoi pas une complémentarité ?

http://www.michelleblanc.com/2006/03/06/journalistes-versus-blogueurs/


Envoyé par Michel Leblanc
7 mars 2006 - 18 h 31
Polémique autour du blogue
C’est le branle bas de combat depuis que Franco Nuovo a affirmé dernièrement ne rien comprendre au «trip du blogue». Tout le monde s’énerve. Enfin, peut-être pas tout le monde mais les blogueurs; certain. Parce que cela pique au vif de leur raison d’être. Et quand on met en cause votre raison d’exister, ne serait-ce que virtuellement, cela ne peut pas faire autrement que de venir vous chercher aux tripes.

On remet en cause la légitimité du phénomène, l’accessibilité et la prolifération puis, forcément, la qualité relative des textes, lesquels –faut bien l’admettre- ne sont pas toujours mûris à point. Nécessairement -et je ne suis pas la première à le souligner tant cela est d’une évidence fracassante- quand on possède une chronique quotidienne dans les journaux, de surcroît reproduite sur le Web, il est surprenant de se prononcer de cette manière sur une nouvelle mode qui, somme toute, possède quand même un certain lien de parenté avec celle toujours en vogue des colomnistes dont Nuovo fait partie lui-même.

D’emblée, je m’étonne toujours de ce qu’on puisse penser que certaines personnes aient le droit légitime, plus que d’autres, de s’exprimer. Qu’on reçoive un cachet quelconque ou un chèque de paie pour ce faire, ou qu’on le fasse bénévolement, gracieusement ou de manière totalement gratuite, donne-t-il plus ou moins, selon le cas, de légitimité à l’expression ? Et encore, qu’on s’exprime avec grande aisance et érudition, cela donne-t-il plus de légitimité que lorsqu’on s’exprime avec peu de moyens, un vocabulaire restreint et peu de connaissances ?

Je dis ça parce que, justement, quelques-unes de mes filles (âgées entre 11 et 19 ans) possèdent un blogue, quelque part sur le Web. Un espace perso. Un petit univers bien à elles. Avec des commentaires et des photos. Des textes d’impressions, d’opinion, sur les sujets qui les préoccupent. Parce qu’un blogue ça peut aussi être, en quelque part, une quête d’identité, une affirmation de soi, de la personne que nous sommes, perpétuellement en devenir. Bref, le blogue comme une chronique d’évolution de la personnalité. Une sorte d’état des lieux. De bilan quotidien, à partager avec le lectorat.

Je serais bien fâchée qu’on puisse penser que les blogues de mes adolescentes aient moins de valeur que le mien, par exemple, ou celui d’un autre, simplement parce que les propos et la pensée y sont moins articulés. Je serais bien contrariée qu’on ne leur reconnaisse pas le droit d’être ce qu’elles sont et d’en être fières. J’oserais même sortir de mes gonds si on voulait les bâillonner. Parce que je ne veux pas, pour aucune considération, que mes filles se taisent lorsqu’elles ont quelque chose à dire. Parce que je les ai mises au monde pour qu’elles soient, et qu’elles deviennent. Tous les moyens sont bons pour être. «Je blogue donc je suis», disait Martineau. Alors, qu’elles bloguent ! Et avec allégresse !

D’autre part, en conclusion – et le plus sérieusement du monde- je vais vous le dire, moi, personnellement, pourquoi je blogue et même pourquoi j’écris tout court. En fait, il n’y a qu’une seule raison qui tienne depuis toujours :

C’est parce que j’ai peur de mourir. Peur d’être engloutie irrémédiablement par le silence et l’oubli une fois poussé mon dernier souffle. Parce que je ne peux pas me faire à l’idée qu’il ne reste de moi, éventuellement, qu’une pierre tombale, alignée parmi tant d’autres.

Alors j’écris, des poèmes, des chansons, des romans, des pièces de théâtre, des essais, des lettres d’amour, des mémos sur le frigo, des courriels, un blogue –et rien de tout ça ne me suffit encore !- , avec le fol espoir de continuer à vivre au travers ces écrits dont il restera, je l’espère, quelques traces après mon trépas. J’ai si peur qu’on m’oublie… si peur de mourir. Est-ce une crainte légitime ? Une bonne raison, entre autres, de bloguer, monsieur Nuovo ?
http://nadiagosselin.hautetfort.com
http://www.nadiagosselin.com


Envoyé par Nadia Gosselin



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