AnalyseDesbiens et Stacey se dressent devant Ottawa
Ann-Renée Desbiens, Kati Tabin et Marie-Philip Poulin célèbrent leur victoire à Ottawa.
Photo : The Canadian Press / Adrian Wyld
Le match entre Montréal et Ottawa avait des allures de séries. Comme elle le fait si souvent pendant les moments importants, Ann-Renée Desbiens s’est levée.
Elle a réussi son premier jeu blanc de la saison et Montréal l’a emporté 2-0, dans la capitale, samedi après-midi.
Déjà qualifiée pour les éliminatoires, l’équipe montréalaise veut maintenant obtenir l'avantage de la patinoire pour la suite des choses. De son côté, Ottawa pouvait aussi obtenir sa place pour la danse printanière avec une victoire en temps réglementaire.
À la suite de ce match, il est maintenant impossible pour Ottawa de rejoindre Montréal au classement. L'équipe de Kori Cheverie trône au sommet de la LPHF avec une avance de trois points, mais Toronto, qui est 2e, a deux matchs en main.
Maintes fois au cours de la rencontre, Desbiens a dû réaliser de petits miracles puisque la grande majorité des 31 tirs dirigés vers elle ont été des occasions de marquer de qualité.
Emerance Maschmeyer d'Ottawa et Kristin O'Neill de Montréal.
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Il faut que tu sois prête, peu importe. Que tu en aies 18 ou que tu en aies 2, ils sont tous aussi importants. Tu veux toujours garder l’avance, la protéger autant que tu peux
, a affirmé la gardienne après la rencontre.
Ça fait plusieurs matchs de suite que j’ai la chance de jouer avec le Championnat du monde et tu finis par prendre un rythme, tu te sens dans ta zone. Tout ça fait [en sorte] que ça va mieux.
Elle a encore connu une première période du tonnerre, réalisant notamment un arrêt spectaculaire de la jambière à mi-chemin au premier engagement.
À la troisième période, les partisans montréalais ont eu toute une frousse lorsque Desbiens a été atteinte à la tête. La Québécoise a trouvé la meilleure façon de prouver qu’elle avait retrouvé tous ses esprits.
Avec moins de 15 minutes à disputer, c’était le chaos devant le filet montréalais, mais malgré tout, jamais Desbiens n’a perdu la rondelle des yeux. Étendue de tout son long sur la patinoire, elle a capté le disque pour mettre fin à la menace.
Elle m'impressionne sans cesse, a souligné Laura Stacey. Elle joue avec son cœur et c'est ce qu'elle a fait pour nous aujourd'hui. Elle s'est beaucoup battue pour nous aujourd'hui. Ce n'était pas un match facile. Les deux gardiennes, Ann-Renée en particulier, ont connu tout un match.
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Sa vis-à-vis, Emerance Maschmeyer, a été tout aussi impressionnante. Après un début de saison en dents de scie, Ottawa s’est reprise de belle façon, et c’est en grande partie grâce au brio de sa gardienne de but. Celle qui est l’adjointe de Desbiens avec l’équipe nationale a tout fait, ou presque. Contre n’importe quelle autre gardienne, elle serait assurément ressortie avec l’avantage dans le match.
Le premier but de la rencontre – le but gagnant – a été inscrit en deuxième période lorsque Catherine Dubois a étiré son bâton pour pousser la rondelle vers Laura Stacey qui, sans hésitation, a décoché un puissant tir à la volée.
Avec ce but, son 10e, elle devient la meilleure buteuse de son équipe. Si elle a plutôt été utilisée dans un rôle défensif au cours des dernières années avec l’équipe nationale, cette première saison de la LPHF aura permis de découvrir toute l’étendue de son talent.
Danièle Sauvageau avait vanté ses mérites lorsqu’elle lui avait offert l'un des trois premiers contrats. Combien de fois Marie-Philip Poulin nous a-t-elle dit à quel point Stacey était une joueuse exceptionnelle? Kori Cheverie nous a parlé de son impeccable discipline au travail. Depuis le début de la saison, les amateurs montréalais sont tombés sous le charme de l’attaquante. Il y a ces mots prononcés en français, mais il y a surtout ce coup de patin exceptionnel, probablement parmi les meilleurs dans la ligue.
Au cours des dernières semaines, elle a prouvé qu’elle a un tir foudroyant capable de déjouer les meilleures gardiennes du monde. Depuis son retour du Championnat du monde, où elle a été plus utilisée dans un rôle offensif, elle semble métamorphosée. On a l’impression que cette travailleuse acharnée est partout sur la patinoire.
Et la beauté dans tout ça, c’est que sa courbe de progression est encore loin d’être achevée. De son propre aveu, elle peut encore améliorer plusieurs aspects de son jeu, dont son travail en avantage numérique, un rôle tout nouveau pour elle.
Montréal bénéficie maintenant d’une semaine d’entraînement avant de disputer son dernier match de saison, samedi prochain, à Boston.
À partir de maintenant, tous les matchs seront serrés et intenses.
Il est difficile d'imaginer un meilleur scénario à l’approche des séries. On se répète, mais qui parviendra à arrêter Montréal?
