La flamme olympique en route vers Turin
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Elle a été victime d'un enlèvement, il a fallu modifier son parcours, parfois même l'éteindre. En fait, depuis son départ de Rome le 8 décembre dernier pour son trajet italien de 11 300 km, la flamme olympique a surtout fait parler d'elle pour les désagréments suscités.
Sa dernière péripétie sur le chemin de Turin, où elle éclairera les Jeux d'hiver, n'est pas la moins spectaculaire. Lundi soir, dans les rues de Trente, la championne italienne du demi-fond Eleonora Berlanda est bousculée par des protestataires et se fait ravir le flambeau olympique.
Les trouble-fête, des militants altermondialistes s'opposant à la commandite de Coca-Cola, sont rapidement arrêtés, puis condamnés à des amendes.
Du jamais vu en 2700 ans!
« En 2700 ans, ce n'était pas arrivé », s'est exclamé le sous-secrétaire aux Sports du gouvernement italien, Mario Pescante. Il s'est aussi dit « profondément amer et consterné ».
En effet, rarement un voyage de flamme olympique aura été frappé d'autant d'impondérables. À Crémone, des échauffourées ont opposé les forces de l'ordre à des manifestants mécontents de la construction de la ligne TGV Turin-Lyon.
À Gênes, des militants sont parvenus à éteindre la flamme, rallumée en seulement 20 minutes. Puis, à Venise, les organisateurs ont changé de parcours au dernier instant pour déjouer les plans des opposants au « Moïse », un projet controversé de digues mobiles destiné à sauvegarder la ville des inondations.
Par ailleurs, Sandro Medici et Massimigliano Smeriglio, maires des Xe et XIe arrondissements de Rome et membres du Parti de refondation communiste, savourent toujours leur victoire de l'automne dernier.
Les deux élus avaient en effet proposé, avec succès, à leurs équipes municipales de voter contre le passage de la flamme sur leur territoire. L'objectif étant de soutenir une campagne internationale contre des répressions syndicales présumées de Coca-Cola en Colombie.