NouvellesMise à jour le vendredi 27 janvier 2006 à 14 h 55

Photo: Mike Ridewood Mathieu Turcotte

Les patineurs de vitesse sur courte piste canadiens s'envolent pour Turin le 2 février. Quand ils sauteront sur la glace olympique du Palavela dix jours après, cela fera trois mois qu'ils n'auront pas goûté à la compétition. Avantage ou inconvénient? Il y a bien deux côtés à une médaille, n'est-ce pas?

S'il faut en croire les principaux intéressés, ce long répit serait plutôt bénéfique. Contrairement à leurs compatriotes skieurs, patineurs sur longue piste, lugeurs ou bobeurs qui parcourent la planète depuis des semaines pour rivaliser avec les meilleurs au monde, les patineurs sur courte piste, en s'entraînant chez eux, profitent de plus de temps pour se reposer et, bien sûr, pour peaufiner leur préparation.

« L'entraînement nous permet d'atteindre des niveaux plus élevés. Nous faisons beaucoup de simulations de course pour augmenter notre vitesse et améliorer nos dépassements », confie Mathieu Turcotte qui patinera le relais et le 1500 m.

Méfiez-vous des Sud-Coréens!

Pour éviter que les gars lèvent le pied afin de ne pas blesser leurs coéquipiers lors de dépassements audacieux, l'entraîneur Guy Thibault a trouvé une solution des plus originales. Il a notamment habillé Jonathan Guilmette et Charles Hamelin aux couleurs de leurs grands rivaux, les Sud-Coréeens.

Il paraît que ça a fonctionné parce que les gars ont encore amélioré de quatre secondes leur record mondial de 6 min 39 s 99/100 au relais. Par contre, M. Thibault ne s'entend pas à ce que cette marque soit améliorée à Turin en raison de la glace molle et épaisse.

« J'ai vraiment hâte qu'on soit à Turin. Les patineurs n'ont jamais fait ces vitesses-là de leur vie. La confiance est à son maximum même si nous avons dû remonter la pente après les dernières qualifications aux Pays-Bas », soutient celui qui est à la tête de l'équipe nationale depuis maintenant huit ans.

Quand les filles bataillent avec les gars

Tania Vicent

Le relais féminin a aussi grandement bénéficié de cet entraînement parce qu'au lieu d'avoir des Chinoises ou des Sud-Coréennes comme adversaires, cette fois, les filles rivalisaient avec les détenteurs du record du monde au relais. De plus, les filles se sont entraînées ensemble pendant quatre mois, tandis que ce n'était que deux semaines pour les autres Jeux.

« Ça a toujours été le problème des Canadiennes d'être un peu lentes face aux Chinoises et aux Sud-Coréennes. Depuis qu'on s'entraîne de cette façon, elles ont retranché dix secondes à leur temps. C'est énorme », avoue Turcotte.

D'ailleurs, les Canadiennes ont remporté l'or au relais aux derniers mondiaux, ainsi qu'à la dernière Coupe du monde. Ça augure donc bien pour les Jeux olympiques, où elles sont abonnées au bronze depuis Nagano. La dernière médaille d'or du relais féminin remonte aux Jeux d'Albertville en 1992, 14 longues années!

Un objectif de 6 médailles

Évidemment, l'autre côté de la médaille, c'est que les patineurs ne se sont pas frottés à l'action depuis longtemps. Ils risquent donc d'être rouillés à Turin. Pour justement pallier ce petit inconvénient, Thibault et sa troupe prendront tous le chemin de Lake Placid pour participer, de lundi à mercredi, à une compétition amicale avec les Américains où les équipes A et B des deux pays seront présentes.

« C'est bon qu'il renoue avec le mode compétition, les arbitres, le pistolet de départ avant Turin. Le niveau de compétition sera très élevé puisque les équipes B de ces deux pays pourraient être l'équipe A de plusieurs pays », affirme l'entraîneur canadien.

À Salt Lake City, les patineurs sur courte piste avaient récolté 6 des 17 médailles canadiennes. On ne s'étonnera pas qu'à Turin, ils ne visent rien de moins que 6 médailles à nouveau!