1 GER 11 12 6 29
2 USA 9 9 7 25
3 AUT 9 7 7 23
5 CAN 7 10 7 24

Jean-Luc Brassard

Une soirée grandiose

Manon Gilbert

Des Jeux boudés...

Jeudi 7 août 2008 12:56 MTL

Turin 13:50 • 26 °C

NouvellesMise à jour le lundi 30 janvier 2006 à 15 h 15

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[Patinage de vitesse courte piste] Canada

La force tranquille de Tania Vicent

Tania Vicent

Photo: AFP/Kim Jae-Hwan

Tania Vicent

Quand Tania Vicent a commencé à patiner à l'âge de 10 ans, jamais elle ne se doutait que 20 ans plus tard, elle assumerait le rôle de vétérane de l'équipe canadienne féminine de courte piste.

Souvent dans l'ombre des Nathalie Lambert, Isabelle Charest, Annie Perreault ou même de la jeune Marie-Ève Drolet, Vicent a tardé à s'imposer comme l'un des piliers de l'équipe nationale. Pourtant, comme une force tranquille, on pouvait toujours compter sur elle.

« Il y a juste une coupable et c'est moi, je ne peux pas dire que c'est à cause des autres que je n'ai pas eu ma place. Les entraîneurs me le disaient, mais je ne le réalisais pas. Alexandre (Despatie) a compris ça à 17 ans, moi, ça a pris une éternité », constate avec humour la patineuse de Verchères.

Pourtant, « la madame qui patine vite », comme la surnomme ses coéquipiers, a toujours été l'une de celle qui travaillait le plus fort à l'entraînement. Le problème, c'est que contrairement à d'autres, elle n'avait pas particulièrement la compétition dans les « tripes ». De plus, elle s'accommodait bien de l'insouciance qui vient avec la jeunesse, du genre si je gagne tant mieux, si je perds tant pis. Donc, difficile avec pareille attitude de croire en ses moyens et de réussir.

« C'est pathétique, tu vas aux Jeux et tu ne penses pas que tu peux gagner une médaille. Il y avait tout le temps une Nathalie Lambert ou une Isabelle Charest en avant de moi et je me disais que l'accent était mis sur ces filles-là. Ça a l'air con, mais je me disais que moi, j'étais juste là comme un pion. Maintenant, j'ai pris confiance en moi et ce que je veux ce sont des médailles individuelles aux Jeux de Turin », avoue celle qui en est à sa 15e saison au sein de l'équipe nationale.

Un cadeau de maman

Tania Vicent

Tania Vicent

Ironiquement, Vicent doit ce changement d'attitude et cette confiance tardive à sa mère et meilleure amie, morte d'un cancer en février 2004.

« Pendant deux ans, ça allait mal parce que je me demandais ce qui arrivait dans ma vie. Ma mère m'a appris la persévérance. Dans sa maladie, elle m'a montré à ne pas lâcher. Il n'y aura jamais rien d'aussi difficile que ce que ma mère a vécu. C'est à cause de ma mère que mes objectifs ont beaucoup changé. Tant qu'à faire quelque chose à moitié, aussi bien le faire à 100 % », confie la blonde patineuse.

Cette nouvelle façon de voir les choses l'ont bien servie aux essais canadiens où elle a dominé le 1000 m. Tout un baume pour une fille qui ne s'était pas qualifiée pour les distances individuelles aux Jeux olympiques de Salt Lake City - elle avait participé uniquement au relais -, alors que quatre ans plus tôt, à Nagano, elle patinait les 500 et 1000 m.

Le bronze inacceptable

À Turin, Vicent participera au 1000 m, en plus de prendre part au relais, une épreuve où elle place la barre haute. Fini le temps où les Canadiennes jouaient de prudence et concédaient d'ores et déjà l'or aux Chinoises ou aux Sud-Coréennes. Après tout, les Canadiennes sont championnes du monde en titre.

« C'est l'or ou l'argent parce que si on finit troisième, on va être malheureuse. On finit toujours troisième, on n'est pas fière d'objectif médiocre. Maintenant, on sait qu'on peut aller chercher l'or. Avant, on n'avait pas entièrement confiance. On aimait mieux aller chercher une médaille parce qu'on savait que ça valait quand même quelque chose », affirme Vicent.

Tania Vicent

Tania Vicent

Pour sa distance individuelle, Vicent ne vise pas de couleur en particulier parce que la chance joue beaucoup en courte piste. Évidemment, comme tout athlète, l'or la comblerait.

« Quand je regarde une course, je ne me dis pas deuxième c'est correct. Mais peu importe la couleur, je vais être contente. Si j'ai l'or, je vais capoter », affirme celle qui rêvait de devenir vétérinaire.

Avec une médaille au 1000 m ou au relais, la Québécoise de 30 ans conclurait sa carrière de belle façon même si elle prévoit continuer un an de plus, question de faire en douceur la transition entre sa passion et l'université. Si elle n'est pas certaine de poursuivre ses études en administration à HEC Montréal, elle aimerait, par contre, s'impliquer dans la préparation des Jeux olympiques de Vancouver.

Nul doute que les jeunes pourront profiter de son expérience... et de sa confiance.

manon_gilbert@radio-canada.ca

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