1 GER 11 12 6 29
2 USA 9 9 7 25
3 AUT 9 7 7 23
5 CAN 7 10 7 24

Jean-Luc Brassard

Une soirée grandiose

Manon Gilbert

Des Jeux boudés...

Jeudi 7 août 2008 12:56 MTL

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NouvellesMise à jour le vendredi 3 février 2006 à 13 h 10

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[Courte piste] Canada

Le retour d'Éric Bédard

Photo: Patrick McKoy/Infoto

Éric Bédard

Éric Bédard revient de loin. Après une médaille de bronze au 1000 m à ses premiers Jeux olympiques, à Nagano, le patineur rate les distances individuelles aux Jeux de Salt Lake City. Entre 2002 et 2005, il fait quelques apparitions ici et là en Coupe du monde.

Ennuyé par les blessures au sein d'une puissante équipe canadienne, Bédard n'a jamais perdu sa place. Mais au lieu de figurer parmi les trois premiers, une garantie de participation à toutes les coupes du monde, il est relégué aux pires positions, les quatrième et cinquième.

« C'est le fun de partir en Coupe du monde et de voyager, mais on est là pour faire des courses, pour gagner. Tu fais le même entraînement que les autres gars et tu les vois gagner. Toi, tu es là à côté et tu sais que tu pourrais faire pareil. Mais tu ne peux pas le prouver parce que tu es cinquième au Canada. Ensuite, l'entraîneur te demande de venir faire un bon relais. Ouf! C'est difficile. Il faut que tu places ton orgueil de côté et que tu attaques ta course pour au moins avoir la satisfaction d'avoir fait quelque chose dans ta fin de semaine », raconte l'athlète de Sainte-Thècle.

De durs moments pour celui qui a laissé tomber le hockey à 12 ans pour se consacrer uniquement au patinage de vitesse...

Par contre, Bédard ne regrette rien. Cette longue traversée du désert lui a permis de gagner en maturité et lui a appris de ne jamais abandonner malgré les hauts et les bas.

Le sentiment du devoir accompli

C'est pourquoi, à quelques mois d'un des plus importants tests de sa carrière, les Jeux de Turin, Bédard n'allait pas accrocher ses patins sans avoir le sentiment du devoir accompli.

Photo: AFP/George Frey

Éric Bédard

« J'ai recommencé à patiner le 2 mai. Je me suis dit: "Regarde, il te reste peut-être seulement 4 mois à patiner, envisage ton été en vue des essais canadiens." Je n'ai pas nécessairement mis les bouchées doubles, mais je me suis appliqué dans toutes les petites choses que j'avais à faire. À chaque entraînement, j'essayais de faire le mouvement correctement et à 100 %, pas juste en terme de tour, mais en terme de qualité technique. »

Ce souci du détail a porté ses fruits. Aux essais canadiens, en septembre, le Québécois de 29 ans (il en avait alors 28) a dominé le 500 m. Quelques semaines plus tard, il décrochait sa première médaille individuelle en près de deux ans en prenant la deuxième place d'un 500 m à Séoul.

De quoi redonner confiance à l'orgueil de Sainte-Thècle.

« Ça a été un soulagement de satisfaction et de réussite personnelle. Je n'étais jamais bien loin. Malgré ma blessure (il s'était fait une microdéchirure à un muscle du fessier à l'automne 2004), j'ai fini 5e aux sélections de janvier 2005. Ça peut paraître loin, mais ça a été un moment important pour rebâtir une confiance. Je voulais attaquer toutes les courses comme si c'était la dernière. Après ça, j'ai bâti ma confiance jour après jour durant l'été, durant les essais (canadiens). Je suis content d'être passé par là et de ne pas avoir abandonné. À cause de cela, ça va peut-être être mes meilleurs jeux des trois », soutient Bédard.

La glace comme mode de vie

Plus en forme qu'au cours des 4 ou 5 dernières années, Bédard met le cap sur les Jeux de Turin avec beaucoup d'espoir. Non seulement vise-t-il une participation aux finales du 500 et du 1000 m, et pourquoi pas une médaille, mais il veut poursuivre la tradition d'excellence au relais.

Détenteur du record du monde, le relais canadien a été sacré champion olympique à Nagano et à Salt Lake City. Mauvaise nouvelle pour les Chinois et les Sud-Coréens, l'équipe est pratiquement la même, Marc Gagnon en moins!

« On est tous chacun plus fort présentement qu'à Salt Lake City. La chimie est là, on pourrait faire des relais les yeux fermés. Ça, les autres pays le savent et ils aiment ça quand un nouveau Canadien arrive parce qu'ils ont peut-être une chance de gagner sur les échanges de relais. Ce n'est pas là qu'ils vont nous battre, ça peut seulement être sur la vitesse pure, et ça, on l'a aussi. Je ne sais pas comment les Chinois et les Coréens vont faire pour nous battre. On a gagné à Nagano et à Salt Lake et je crois que sur papier, on a la meilleure équipe au monde », affirme le doyen de l'équipe canadienne.

Bédard risque donc d'ajouter une autre médaille olympique aux trois qu'ils possèdent déjà. Ensuite, il n'aura plus qu'à décider s'il poursuit une année de plus. Mais son après-carrière est déjà bien planifié. Puisqu'il a toujours rêvé d'être enseignant, comme ses parents, c'est dans le sport qu'il fera profiter les autres de ses connaissances.

Déjà certifié entraîneur niveau III, Bédard supervise et encadre des jeunes depuis plus de 10 ans. Il y a trois ans, il a ouvert une école de patinage intensif (power skating) et compte parmi ses clients nul autre que l'attaquant Patrice Bergeron des Bruins de Boston.

La glace risque donc de faire partie de la vie de ce passionné de hockey pour un bon bout de temps encore!

manon_gilbert@radio-canada.ca

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